Steve Haldeman

Larry Flynt, de Miloš Forman

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Aujourd’hui, je suis ravi de vous parler de Larry Flynt, le film réalisé par Miloš Forman, sorti en 1996.

Il s’agit d’un film biographique sur Larry Flynt, créateur du magazine pornographique Hustler.

Si j’ai décidé de vous parler de ce film aujourd’hui, c’est parce que cet article va me servir d’introduction à un autre que je compte rédiger au sujet de la liberté d’expression.

J’ai vu ce film pour la première fois lors d’un voyage en avion, et je l’ai regardé parce que les autres films proposés ne m’intéressaient pas plus que ça.

Les acteurs principaux sont Woody Harrelson, Courtney Love et Edward Norton.

Je ne connaissais Woody Harrelson que par le biais de l’affiche du film Tueurs nés, qui ne m’a jamais donné envie de le voir. Courtney Love était pour moi une droguée, une vague figure punk et grunge dont en réalité je ne connaissais pas grand-chose. Quant à Eward Norton, je ne savais pas du tout qui c’était.

Par ailleurs, l’image que j’avais de Larry Flynt et de son magazine Hustler, n’était pas très glorieuse. Sans rien savoir de lui, je l’associais à la figure publique de Hugh Hefner, qui me semblait être un vieux libidineux qui, je l’imaginais, doit tripoter un peu ses playmates. En fait, je ne connaissais rien ni de l’un ni de l’autre.

Je me suis donc lancé dans le visionnage de ce film parce que j’avais sept heures devant moi et rien d’autre à faire.

 

Deux heures plus tard, j’avais pris connaissance de la vie d’un révolté. Et à en croire la fiche Wikipedia consacrée à Larry Flynt (l’homme) le film n’est pas une adaptation vaguement inspirée de sa vie. C’est fidèle à ce qu’a été cet homme.

Monsieur Flynt a été trafiquant d’alcool dans sa jeunesse, propriétaire de bar, puis de bar à hôtesses, pornographe, et parangon apparent d’un certain type de vulgarité. Il ne le nie pas.

Mais il n’est pas que ça. Il va même entrer dans l’Histoire pour s’être battu contre les ligues de vertu, les mouvements féministes et religieux fondamentalistes, et d’une façon plus générale contre le puritanisme de l’Amérique. Cela lui vaudra de nombreux procès, il fera de la prison et payera sa liberté d’esprit cher, très cher.

En fin de compte, Larry Flynt, dont le titre américain The People VS Larry Flynt est plus évocateur, est un bon film, porté par trois acteurs très talentueux. Mais, en ce qui me concerne, c’est avant tout un vibrant plaidoyer en faveur de la liberté d’expression.

Au cours du film, l’avocat de Larry Flynt, incarné à l’écran par Edward Norton, dit les phrases suivantes.

 

« Nous vivons dans un pays libre. Cette phrase, on l’entend tous les jours mais on a tendance à oublier son véritable sens, alors je le redis. Oui, nous vivons dans un pays libre. C’est une idée féconde, c’est un magnifique mode de vie ! Mais cette liberté a un prix. A l’occasion, il faut tolérer des choses qui ne sont pas forcément de notre goût. En vous retirant pour délibérer, songez que vous êtes entièrement libres de penser ce que vous voudrez de Larry Flynt et de Hustler, mais demandez-vous si vous pouvez décider à notre place, parce que notre liberté à nous tous qui assistons à cette audience sera vraiment entre vos mains à vous les jurés. Si nous commençons à élever des murs contre les choses que certaines personnes jugent obscènes, nous pourrions bien nous réveiller un beau matin et découvrir qu’on a élevé des murs un peu partout, dans les endroits les plus inattendus, et que nous ne pouvons plus rien voir, plus rien faire. Ce n’est pas ça la liberté. Ça n’est pas la liberté ! Prenez garde, pensez-y bien. »

 

Cette société dans laquelle je vis, et dans laquelle vous vivez aussi, me semble souvent encline à la bienveillance, à la gentillesse. J’ai la sensation que nous sommes constamment invités à nous montrer bons et raisonnables. Je crois que tout le monde sera d’accord pour dire que c’est une bonne chose.

Mais en faisant cela, nous nous incitons souvent à ne pas nous critiquer trop durement, et parfois à ne pas nous critiquer du tout les uns les autres. En agissant ainsi, nous nous censurons nous-mêmes et finalement, nous nous éloignons de la vérité.

Alors je le redis. Ce n’est pas ça la liberté !

Nous ferions bien mieux de nous endurcir un peu, pour être capables d’accepter les points de vue différents, pour ne pas en souffrir et surtout pour nous élever.

 

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