L’ASMR, une autre façon de jouir !

Lorsque j’étais enfant, quand mes parents m’emmenaient chez le coiffeur, il m’arrivait d’avoir un comportement quelque peu antisocial. Ce n’était pas systématique, mais parfois, il se passait quelque chose qui faisait que je ne voulais pas parler, et que je ne voulais pas qu’on me parle. Je voulais absolument qu’on me laisse tranquille, à jouir tout seul dans mon fauteuil, de ces sensations extraordinaires que je ressentais alors.

Ça n’arrivait pas à chaque fois, mais parfois j’étais la proie de ressentis distincts, bien réels même s’ils paraissaient fantastiques. En tous les cas, ils étaient véritablement jouissifs.

Je sentais distinctement des picotements, de petits frissons au niveau du crâne, du cuir chevelu, qui se prolongeaient parfois jusque dans la colonne vertébrale. C’était sensuel, très sensuel même, et un peu déroutant parce qu’il n’était pas forcément nécessaire que le coiffeur me touche pour ça. Peu importait de qui il s’agissait d’ailleurs. En revanche, il fallait que je sois dans un environnement calme et détendu. En particulier, il fallait que je puisse me concentrer dessus, et donc il ne fallait pas qu’on me parle pour que ça ait des chances de se produire.

Or pour certaines personnes qui font ce métier, la discussion avec la clientèle est incontournable. Et dans ces cas-là, tomber sur une pipelette était un vrai supplice ! À l’âge que j’avais, j’aurais été bien incapable d’expliquer ce qui m’arrivait, et il aurait été très malvenu de dire à cette personne que je voulais qu’elle se taise. D’ailleurs, outre le fait que ça aurait pu lui déplaire, je me serais senti mal d’avoir été impoli, ruinant par la même tout espoir de ressentir les sensations agréables que j’appelais de mes vœux.

Pendant les années qui suivirent, j’en ai parlé de temps en temps, notamment à mes parents, mais je n’ai jamais eu l’impression d’être vraiment compris. Et puis je n’avais pas forcément envie de passer pour un extra-terrestre et personne n’a jamais pu m’expliquer ce qu’il se passait. J’ai donc continué à profiter de ces jouissances du troisième type tout seul, dans mon coin, jusqu’à ce que je tombe par hasard, il y a quatre ou cinq ans, sur la vidéo de la chaîne Youtube du journal Le Monde, intitulé « Comment une vidéo peut-elle provoquer un orgasme cérébral »

Et là, j’ai enfin pu mettre un mot sur ce que je ressentais depuis des décennies : ASMR.

Merci ! Mille fois merci à cette chaîne ! Bien entendu, vous trouverez le lien vers cette vidéo en description, si vous écoutez ce podcast sur Youtube, sinon, je vous donne rendez-vous sur mon site.

L’ASMR, qu’est-ce que c’est ?

C’est un sigle qui signifie Autonomous Sensory Meridian Response. En français, ça donne Réponse du Méridien Sensoriel Autonome. Je vous l’accorde, ce n’est pas très explicite. J’aurais aimé vous dire exactement ce que c’est, et quel phénomène neurologique provoque ces sensations agréables, mais ça ne va pas être possible, parce qu’à ce jour, personne ne le sait.

On ne sait pas vraiment quel est le mécanisme, mais il a été identifié que certaines personnes réagissent plus que d’autres, et cela pourrait dépendre de leur personnalité psychique, de leur sensibilité particulière.

La vidéo du Monde indique que des études ont été faites à ce sujet, et que l’on aurait remarqué que certaines zones du cerveau sont plus actives chez ceux qui sont réceptifs à ces stimulations particulières, et que ces personnes seraient globalement plus sensibles, créatives et curieuses, mais aussi plus paranoïaques, introverties et moins organisées.

En revanche, ce que l’on sait mieux, c’est quels sont les stimuli qui sont susceptibles de déclencher les ASMR. Depuis quelques années, de nombreuses personnes se sont lancées sur ce créneau, notamment sur Youtube.

Et c’est là que ça devient amusant, si j’ose dire. Car la plupart des sons qui sont utilisés pour déclencher ces sensations agréables sont habituellement des bruits du quotidien, que l’on pourrait trouver agaçants dans un autre contexte. En particulier, il faut que ces sons soient enregistrés de très près.

Par exemple, il y a des bruits de bouche. Qui a envie de se faire mâchouiller quelques choses au ras des oreilles ? Je passe mon temps à dire aux enfants de manger en fermant la bouche !

Il y a aussi des tapotements, des chuchotements, des gratouillis, et des bruits plastiques. Personnellement, je suis très réceptif aux déclencheurs d’ASMR obtenu avec de la Play foam.

Je vous en ai mis un court extrait dans la version audio de l’article, issu d’une vidéo dont je vous mets le lien en description. Cela dit, comme pour la plupart des déclencheurs d’ASMR, il ne devrait pas fonctionner si vous n’écoutez pas ce podcast dans un endroit calme. Il y a peu de chance que cela marche si vous êtes dans la voiture, agacés par les bouchons et au milieu des bruits de circulation qui n’ont rien de relaxant.

Pour un effet optimal, écoutez ces vidéos au casque, et dans un endroit calme. Et sachez que ça peut endormir !

Si vous ne connaissiez pas l’ASMR, et que vous deviez y être sensible, alors je vous envie ! Trouvez-vous un endroit tranquille, et payez donc à vos neurones une virée au septième ciel !

– Vidéo Youtube du journal Le Monde à propos de l’ASMR : https://www.youtube.com/watch?v=wZk3-dCdUaI

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