Steve Haldeman

Les hommes matent

Vous pouvez lire l’article, ou le découvrir en version audio avec le lecteur ci-dessous. Il est également disponible en vidéo sur ma chaîne YouTube (lien dans le menu), et prochainement sur toutes les plates-formes de Podcast.

D’abord, un petit préambule avant d’aborder mes réflexions sur ce thème.

L’orthographe de ce mot, mater, m’a posé un problème. Bien qu’il soit répandu dans le langage courant, j’ai eu du mal à en dénicher la définition. Je ne l’ai pas trouvé dans Lexilogos, que j’utilise pourtant souvent et que je trouve très complet. D’après Larousse.fr, ce serait un mot familier, provenant d’Afrique du Nord, et qui signifie regarder en étant caché, épier avec convoitise.

Ceci posé, on pourrait se demander pourquoi j’ai choisi ce titre réducteur ?

Parce que oui, les femmes matent aussi. Cependant je suis un homme, et je vais me contenter de donner mon point de vue. Mais Mesdames, Mesdemoiselles, si vous voulez donner votre avis en commentaire, je les lirai avec plaisir. Les autres lecteurs peuvent le faire aussi, bien entendu. Si cet article peut favoriser le partage des opinions, je serai ravi !

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je précise que mon point de vue va forcément être impacté par ma condition de mâle hétérosexuel. Ne m’en veuillez pas si j’ai du mal à parler d’autre chose. Simplement, j’estime que parfois, il faut se contenter de rester dans ce que l’on connaît, plutôt que de dire des contre-vérités.

Enfin, et même si ça paraît évident, je signale que ce que je vais dire ici n’engage que moi. Même si certains risquent de se reconnaître dans les comportements que je vais décrire, je ne cherche pas à faire de généralités.

Alors, et pour en finir avec cette longue introduction, est-ce que je mate ?

Oui ! Bien sûr ! Mais dire cela, c’est d’abord une banalité, et surtout ça ne répond pas vraiment à la question. Parce qu’il est intéressant de savoir dans le détail ce que je regarde, et pourquoi.

Mais avant, qu’est-ce qui m’a inspiré ce sujet ?

Mon épouse !

Il y a quelque temps, nous avons eu une discussion sur ce sujet. A cette occasion, j’ai découvert un certain nombre de choses, et elle aussi. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour en apprendre plus sur son couple, même après 20 ans de vie commune ! Je vais donc construire cet article sur ses réactions. Parce que j’imagine que si elle a pu apprendre des choses, c’est que ça peut être intéressant pour d’autres femmes. Peut-être que cela pourra rassurer, ou pas…

 

La première chose qu’elle m’a dite, c’est qu’elle pensait que je regardais les femmes que je trouvais belles, et uniquement elle.

 

J’ai d’abord réagi à la première partie de sa phrase. Celle qui affirme que je regarde les femmes.

Son affirmation ne correspondait pas tout à fait à la réalité. Parce qu’en fait, je ne regarde pas les femmes. Alors évidemment cette phrase peut prêter à confusion, mais ce que je veux dire, c’est que ce terme de femme peut amener à croire que je regarde une personne, dans son ensemble. Or ce n’est pas le cas. La plupart du temps, dans l’immense majorité des cas, même, je regarde une forme, une couleur, une courbe. Par provocation, je dis parfois que je regarde un bout de viande sur pattes. Cela peut paraître très dévalorisant, mais c’est pour mieux faire passer le message. D’ailleurs quand je dis mater, il faut que je précise qu’il s’agit de regarder l’apparence d’une personne que je ne connais pas. Ce n’est pas Nathalie ou Laëtitia, mais la silhouette qui est passée dans mon champ visuel alors qu’on était au rayon fromage.

C’est parfois beaucoup moins qu’une silhouette d’ailleurs, et ça peut être énormément de choses !

Bien sûr, je peux me retourner pour regarder ce qui me plait. Les jambes, les fesses et les seins ne sont pas en reste. Et je dois avouer que j’apprécie l’hiver pour mater à loisir vos jambes, mesdames, galbée dans le nylon. Mais ce n’est qu’une petite partie de ce qui me fait réagir.

Plus souvent, il s’agit d’une paire de chaussures, le motif d’un collant fantaisie, une particularité physique, un vêtement, un style, une poitrine généreuse, ou des seins discrets, la forme d’une oreille, une coupe de cheveux, ou encore un visage, un sourire.

 

J’ai ensuite réagi à la seconde partie de sa phrase, celle qui supposait que je ne regardais que les belles femmes.

Elle se trompait. Je ne regarde pas ce qui me plait, mais ce qui sort de l’ordinaire. Je ne vais pas vous faire croire que les femmes ont toutes le même pouvoir d’attraction, mais ce qui m’attire l’œil peut être beau comme moche.

Par exemple, je n’aime pas les bijoux. En particulier quand il y en a beaucoup. Une main qui compte autant de bagues que de doigts a toutes les chances d’attirer mon attention.

Je n’aime pas les tatouages non plus, avec la même précision que pour les bijoux. Pour moi, c’est incongru quand ils sont visibles sur une personne habillée. Je trouve que c’est comme les piercings, ça enlaidit.

Il m’arrive aussi de regarder les femmes qui s’habillent d’une façon qui n’est pas de mon goût.

N’y voyez aucun jugement de valeur, aucune critique. Chacun fait ce qu’il veut. Et croyez bien qu’habitant à la campagne, je ne fais pas plus attention que cela à mon apparence vestimentaire. Dans l’esprit, je pourrais donc être la cible de mes propres regards, si c’était possible !

Quand je mate, il n’y a pas de jugement, mes yeux répondent seulement à ma curiosité. Parfois, il m’arrive de tourner la tête sans même y avoir pensé, un peu comme on est surpris par une ombre furtive qui passe devant une fenêtre.

Et parfois je ne regarde pas une femme, mais le bébé qu’elle porte, parce que je trouve ça trop mignon. Et c’est vrai que dans ces cas-là, je donne peut-être l’impression d’être insistant. J’imagine que ça peut déranger, et que je peux passer pour un dragueur de supermarché, mais ça n’a absolument rien à voir. Il se trouve simplement que je n’ai pas pu avoir d’enfant naturel…

 

Lorsque j’ai dit tout cela à mon épouse, ça l’a un peu dérangée. Elle pensait que les hommes qui la regardaient la trouvaient belle. Du coup, en quelque sorte, ma façon de mater l’a fait relativiser. Si ça n’a pas beaucoup plu à son ego, ça m’a fait sourire.

Elle m’a aussi dit qu’elle pensait qu’on la regardait en tant que personne, et pas en ne s’intéressant qu’à une partie de son corps.

Cela m’a fait sourire encore plus, et je lui ai dit que je la trouvais ingénue. C’était taquin de ma part et nous nous connaissons trop pour qu’elle le prenne mal. D’autant que l’échange n’était pas à sens unique, et qu’elle aussi m’a appris des choses. Car mon épouse n’a pas du tout la même façon de mater que moi. Elle regarde les visages, et s’ils lui plaisent, elle regarde le reste. La carrure, la musculature, les fesses.

 

Après ça, je lui ai demandé si ça la dérangeait de s’apercevoir qu’on la regardait. Sans surprise, elle m’a dit que ça pouvait être gênant, et que ça lui donnait l’impression d’être jugée. Que c’était de nature à renforcer ses complexes.

Cela nous a amenés à discuter de la discrétion nécessaire quand on mate.

En général, j’ai l’impression d’être discret, du moins j’y fais attention. Comme beaucoup d’hommes, si je croise une femme qui m’attire vraiment l’œil, j’essaye de ne pas la dévisager trop ouvertement, évidemment j’évite de faire le loup de Tex Avery, et j’attends qu’elle soit passée avant de me retourner, afin qu’elle ne s’en aperçoive pas. D’ailleurs, il n’y a pas qu’elle à ne pas froisser. Car parfois, dans les parages, il y a aussi un compagnon ou une compagne qui pourrait se formaliser, ou des enfants qui pourraient se demander qui je suis pour m’intéresser ainsi.

Je fais donc attention à ce que mon petit manège ne se voie pas, mais parfois je suis grillé par un autre homme, un passant, et il arrive que nous nous échangions un sourire de connivence. C’est rare, mais quand ça arrive, je trouve ça drôle.

 

La conversation avec mon épouse s’est terminée quand je lui ai demandé si cela la gênait de s’apercevoir qu’on la mate.

Elle m’a répondu oui sans hésiter. Car pour elle, si elle s’en aperçoit, c’est que celui qui la regarde est suffisamment peu discret pour qu’elle ait peur que ça ne s’arrête pas là. Plus jeune surtout, elle a été la cible de commentaires déplaisants, qui s’apparentent à du harcèlement de rue. Même si elle sait que c’est rare, ça peut sortir à n’importe quel moment, et avec n’importe qui. Donc le stress est susceptible d’être permanent.

 

J’espère que cet article vous aura plu, et qu’il peut favoriser votre réflexion sur ce sujet, et vous inciter à en parler autour de vous.

Je vous invite à aller voir la chaîne Youtube CRU, au sujet de laquelle j’ai déjà fait un article, et qui a posté une vidéo intitulée « Est-ce que tu mates ? » qui est amusante et intéressante à la fois.

 

Définition de Larousse.fr : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mater/49831

Vidéo Youtube de CRU : Est-ce que tu mates ?

 

Mon livre : Ma soumise, mon amour, T1

version numérique : https://www.amazon.fr/dp/B0BDMWCYR6/

version papier : https://www.amazon.fr/dp/2494242002/

2 réflexions sur “Les hommes matent”

  1. Howdy superb website! Does running a blog such as this take a great
    deal of work? I’ve no understanding of programming but I was hoping to start my own blog in the near future.
    Anyhow, should you have any ideas or techniques for new blog owners please share.
    I understand this is off topic but I just had
    to ask. Thanks!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *